Familles, amis et connaissances

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Terme
PISSARRO, lucien

PISSARRO, Lucien (1863-1944), peintre, graveur et imprimeur de la mouvance néo-impressionniste. Aîné des sept enfants de Camille Pissarro, il est formé par son père. Il participe à la huitième et dernière exposition des impressionnistes (1886), avec des tableaux, des aquarelles, des gravures et des projets d’illustrations pour Le Calvaire de Mirbeau. Il y figure avec Seurat et Signac, qui ont une forte influence sur sa technique. Avec eux, il participe également au Salon des Indépendants, où il enverra des œuvres jusqu’en 1894. Marié à une Anglaise, il s’installe près de Londres en 1893 et prendra en 1916 la nationalité britannique. À partir de là, son œuvre gravé tient une place de plus en plus grande dans ses travaux. Avec sa femme, il fonde la maison d’édition Eragny Press (The Queen of the Fishes, 1894). Il a entretenu une abondante correspondance avec son père (dont il était très proche), qui est une mine de renseignements sur les débats artistiques et politiques de l’époque. Il est considéré comme l’un des rénovateurs de la gravure sur bois à la fin du XIXe siècle.

En 1886, Lucien Pissarro illustre un conte paysan de Mirbeau (Les Infortunes de Mait’ Liziard) dans La Revue Illustrée. L’écrivain l’encourage et le recommande – mais sans succès – à l’éditeur Ollendorff pour qu’il illustre Le Calvaire. La même année, il vante ses dessins « d’un sentiment juste et délicat, d’un esprit fin, d’une observation curieuse » (Combats esthétiques, I, 278). Aux Indépendants de 1891, ce sont ses gravures qu’il loue : elles « ont de la verve, de la sobriété et de la distinction » (ibidem, 440). En mars 1893, Lucien offre à Mirbeau son First Portfolio. L’écrivain le remercie pour cet album de  gravures sur bois dans lequel il reconnaît « l’art délicieux et l’âme élevée » de son auteur (Correspondance avec Camille Pissarro, p. 145). C’est dans cette même lettre que l’on trouve cette confidence : « Votre père, je l’aime comme s’il était le mien. » Dans « Famille d’artistes », cet hymne de 1897 à « l’admirable » famille Pissarro « qui rappelle les temps héroïques de l’art », Mirbeau présente Lucien comme un « paysagiste lumineux et fin, d’une sensibilité exquise », tout en insistant sur l’autre aspect de son œuvre : « Graveur sur bois, aquafortiste, décorateur de livres, il met en tout ce qu’il crée un goût charmant, discret, des arrangements délicieux » (Combats esthétiques, II, 208). Ensuite, Mirbeau s’est progressivement éloigné de Lucien, ne voulant pas soutenir, sans doute, l’inflexion  préraphaélite de son œuvre.



C.L.

Bibliographie : Octave Mirbeau, Correspondance avec Camille Pissarro, édition établie et annotée par Pierre Michel et Jean-François Nivet, Du Lérot éditeur, Tusson, 1990 ; Octave Mirbeau, Combats esthétiques, tomes I et II, Séguier, Paris, 1993.

 

                 

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