Familles, amis et connaissances

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Terme
LANDAUER, gustav

LANDAUER, Gustav (1870-1919), écrivain et militant anarchiste allemand. Exclu de l’université à cause de son activisme, il a d’abord fait partie de l’Association des socialistes indépendants, qui a fait scission d’avec le S.P.D. marxiste, et au début de 1893, est devenu rédacteur en chef de leur organe, Der Sozialist, auquel il a donné une orientation nettement anarchisante, très critique à l’égard du S.P.D. Il a été plusieurs fois emprisonné à cause de ses activités militantes. Il a participé à la fondation de la Neue Freie Volksbühne, en octobre 1892, et a été membre de la commission artistique chargée du choix des pièces, qui étaient  données officiellement sous forme de représentations “privées” pour contourner la censure prussienne. En 1893, il a publié Der Todesprediger (1893), roman où se ressent l’influence de Nietzsche et qui comporte un plaidoyer en faveur de Ravachol. Après le tournant du siècle ont paru ses discours programmatiques : Die Revolution (1907) et Aufruf zum Sozialismus (1911). En 1909, il a repris la direction du Sozialist, mais cette fois c’était pour en faire l’organe du Sozialistischer Bund, qu’il avait fondé en 1908.  Pendant la révolution de 1918 en Allemagne, il eut un rôle important en tant que commissaire à la culture dans la République des Conseils en Bavière, proclamée le 7 avril 1919. Après l’effondrement de cette éphémère République, Landauer a été arrêté par les troupes blanches, le 1er mai 1919, et assassiné le lendemain, à la prison de Stadelheim, à Munich.

Landauer s’est senti une fraternité d’esprit avec Mirbeau après avoir lu, dans la préface de Grossmann à sa traduction de La Grève des électeurs, qu’il était « antipolitique ». Il a découvert ensuite, dans Les Temps nouveaux, des extraits des Mauvais bergers, qu’il a alors entrepris de traduire, particulièrement intéressé par la critique des politiciens socialistes. Mais, condamné à six mois pour délit de presse, c’est en prison qu’il s’est attelé à cette traduction, réalisée en dix jours, avec l’aide de son ami Fritz Mauthner. Il était encore en prison, où il n’avait plus que 24 heures à purger, lorsque a eu lieu, à Berlin, au théâtre Thalia, la représentation des Schlechte Hirten, par la Neue Freie Volksbühne, le 25 février 1900. La pièce a fait une grosse impression sur les 1 100 spectateurs, mais, sans doute pour des raisons financières, il n’y eut pas de seconde représentation. Il est à remarquer que, contrairement au texte français et à la traduction, fidèle, de Landauer, le dénouement a été modifié à la représentation : Madeleine ne meurt pas au cinquième acte, et tout espoir ne meurt donc pas avec elle et avec l’enfant qu’elle porte, et qui, peut-on imaginer, sera un jour le vengeur des ouvriers massacrés... En 1912, Landauer a publié une interview de Mirbeau sur le siège de Tripoli (« Der Raubzug nach Tripolis », Der Sozialist, 1er janvier 1912), mais il ne semble pas avoir eu avec lui de relations directes.

P. M.

 

Bibliographie : Walter Fähnders  et Christoph Knüppel,  « Gustav Landauer et Les Mauvais bergers », Cahiers Octave Mirbeau, n° 3, 1996, pp. 207-211.


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