Familles, amis et connaissances

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Terme
BLUM, léon

BLUM, Léon (1872-1950), écrivain et homme politique français. Ancien normalien, fort cultivé et porté sur la littérature et le théâtre, il a mené parallèlement une carrière de conseiller d’État, à partir de 1895, de critique littéraire et dramatique et d’intellectuel engagé. Dreyfusard ardent, il a été amené au socialisme par Jean Jaurès et sera par la suite, au lendemain de la guerre,  leader de la S.F.I.O., député, puis Président du Conseil du gouvernement du Front Populaire, en 1936. Au tournant du siècle, il a collaboré notamment à la Revue blanche, de 1892 à 1901, et à L’Humanité de Jaurès dès sa fondation, en avril 1904. Ses chroniques dramatiques ont été recueillies en quatre volumes dans Au théâtre (1909-1911). En 1901, ont paru ses Nouvelles conversations de Goethe avec Eckermann ; en 1907, son essai Du mariage, qui suscite quelque scandale, parce qu’il y préconise les expériences pré-conjugales ; et en 1914 son brillant et pénétrant essai sur Stendhal et le beylisme.

Blum aimait beaucoup Mirbeau et, malgré ses goûts classiques, a fini par admirer également son œuvre, dont il parle avec beaucoup de finesse et de compréhension, révélant la fraternité littéraire qui les unit. Il est particulièrement sensible au mélange très personnel de violence, d’ironie, de pitié, de tendresse et d’amour qu’il sent chez le romancier et le polémiste. Le 15 juillet 1899, dans la Revue blanche, il traite du Jardin des supplices, où son classicisme est certes mis à mal et renâcle quelque peu, mais qu’il avoue finalement aimer quand même, pour la colère, l’amertume et la bonté qu’il y devine. En 1900,  il adresse à son ami une lettre de six pages, malheureusement non retrouvée, sur Le Journal d’une femme de chambre. Enthousiasmé par Les affaires sont les affaires, il en fait un compte rendu dithyrambique, où il admire la résurrection de la grande comédie moliéresque de mœurs et de caractères (La Renaissance latine, 15 mai 1903). En 1904, il fait découvrir à Mirbeau, d’abord réticent, le talent d’Anna de Noailles (voir « À Léon Blum », L’Humanité, 1904). En 1906, il apporte à Mirbeau son soutien dans la bataille du Foyer et, lors de la création de cette nouvelle comédie, deux ans plus tard, ne marchande pas ses compliments dans son article de Comoedia (8 décembre 1908). En 1909, il prend l’initiative d’organiser, dans le plus grand secret, un banquet en l’honneur de son ami et contacte à cet effet Claude Monet et Jules Huret. De son côté, Mirbeau a une totale confiance dans le jugement littéraire de Blum, à qui il écrit, dans sa lettre publique de 1904 : « Je connais la sûreté de votre goût, la qualité si précieuse de vos émotions, et jusqu'à la sévérité indulgente – mais pénétrante et ferme – de votre justice. »

P. M.

            Bibliographie : Léon Blum, Au théâtre, Paris, Ollendorff, 1909, t. II, pp. 268-282 ; Pierre Michel, « Mirbeau et Léon Blum », Cahiers Octave Mirbeau, n° 3, 1996, pp. 178-196.


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