L'Abbé Jules (1888) |
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Tout le roman est centré autour de la figure dun prêtre énigmatique et inquiétant, toujours vu à travers le regard dun adolescent inapte à comprendre ce dont il est le témoin. Jules, véritable "damné", en révolte contre son Église et contre une société étouffante et oppressive, est perpétuellement déchiré entre les besoins de sa chair et ses "postulations" vers le ciel. Il pousse à lextrême les contradictions vécues par tous les hommes, et son cas, bien quexceptionnel, nen est pas moins éclairant pour la compréhension de lhumaine nature. Pour cadre de son récit, Mirbeau a choisi un petit village du Perche quil connaît dexpérience, où chacun vit sous le regard de tous et où les exigences du corps et celles de l'esprit sont lamentablement comprimées, ce qui exacerbe encore les déchirements, le sentiment détouffement et la révolte de son pathétique héros. Pour imaginer son inoubliable abbé Jules, le romancier s'est souvenu d'un de ses oncles, Louis-Amable Mirbeau, prêtre libre (voir larticle de Max Coiffait, dans le n° 10 des Cahiers Octave Mirbeau). Mais il a donné beaucoup de lui-même à son personnage : Jules doit à Octave nombre de ses caractères dominants : ses emballements, ses déchirements, sa passion des livres, son amour de la nature, ses alternances d'exaltation et de dépression, sa violence verbale, son goût de la mystification, ses exigences de l'absolu. Il lui doit aussi la quasi-totalité des idées qu'il exprime : sa conception tragique de la condition humaine et sa révolte métaphysique ; son éthique, d'inspiration naturiste et rousseauiste, et son aspiration à lanéantissement de la conscience ; sa révolte libertaire contre toutes les structures sociales oppressives, mutilantes et aliénantes, et contre les idéaux mystificateurs et mortifères. Mais le romancier se garde bien de faire de son personnage le simple porte-parole de thèses pré-établies, et il n'hésite pas à lui prêter des actions méprisables et viles. Illustration de LegrandUn autre personnage est également fascinant : le père Pamphile, qui a passé plus de trente ans de sa vie à quêter à travers lEurope et à subir avanies et humiliations, en vue dun objectif illusoire, qui donne un sens à sa vie, mais sévanouit au fur et à mesure quil croit sen rapprocher. Paradoxalement, sa folie, qui le conduit à un total détachement des choses de ce monde, peut sembler confiner au comble de la sagesse Comme Jules, il constitue un cas dérangeant et déconcertant pour des lecteurs trop souvent misonéistes. Même si, dans LAbbé Jules, subsistent des influences de la tradition du roman "réaliste" à la française, et aussi de Barbey dAurevilly et dEdgar Poe, linfluence majeure est celle de Dostoïevski, dont Mirbeau vient davoir la " révélation " avec LIdiot et dont il met en uvre la psychologie des profondeurs. Préface, de P. Michel Une édition critique de LAbbé Jules a été réalisée par Pierre Michel, dans le tome I de luvre romanesque de Mirbeau, Buchet/Chastel / Société Octave Mirbeau, 2000. . LEMARIÉ, Yannick, préface de L’Abbé Jules, La Piterne, 2017. Le texte du roman est accessible sur le site des éditions
du Boucher, avec une nouvelle
préface de Pierre Michel. |
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wikipedia |
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L'Abbé JulesRomans L'Ecuyère, La
Maréchale, La Belle Madame le Vassart,
Dans la vieille rue,
La Duchesse Ghislaine, Le Calvaire,
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