LA MARÉCHALE (1883) |
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Publié de nouveau sous le pseudonyme dAlain Bauquenne, La Maréchale est un roman placé délibérément sous le signe dAlphonse Daudet. Le romancier a tempéré son habituel pessimisme en essayant de concilier le réalisme social du tableau de « murs parisiennes », sous-titre du roman qui définit un genre bien codifié, et la fantaisie, qui, chez Daudet, exprime un refus d'« une vision trop cruelle de l'existence ». Dans La Maréchale, Mirbeau-Bauquenne met à profit un fait-divers pathétique sur lequel il a enquêté pour le compte du Gaulois et qui lui a permis de découvrir un personnage exceptionnel, shakespearien même, modèle de lhéroïne éponyme : la princesse de la Moskova (1803-1881), fille du banquier Jacques Laffitte. Ce fait-divers est loccasion rêvée pour montrer que, dans une société mercantile où tout se vend et s'achète, la liberté aussi a un prix, et que, dans un univers où règne la loi du plus fort, linnocence doit être inéluctablement sacrifiée à linjustice établie. Sous son masque de respectabilité, le "monde" apparaît de nouveau comme un repaire de débauchés sans scrupules, qui amassent des millions grâce à de louches spéculations et de pendables trafics, et les jettent par la fenêtre dans des activités dérisoires et de coûteuses représentations, où règne l'hypocrisie. La critique sociale est infiniment plus virulente que chez Daudet ! La Maréchale Ney qui inspira La MaréchaleLe récit du sacrifice de linnocente « vierge à vendre », Chantal de Varèse, aboutit néanmoins à un inattendu happy end, à la faveur de trois miracles successifs : le romancier multiplie les transgressions des règles de la vraisemblance et piétine allègrement la crédibilité romanesque, comme il ne cessera plus de le faire. En faisant apparaître larbitraire du dénouement imposé au drame contre toute logique, il se libère aussi de tout souci de réalisme ; et il souligne lartifice de toute littérature en tournant en dérision son propre texte : signe évident de modernité. Si la lecture de La Maréchale est jubilatoire, cest aussi parce que. Mirbeau-Bauquenne sy livre à un véritable festival linguistique et que l'humour y est omniprésent : il constitue une protection efficace contre une réalité décidément trop cruelle, puisquil nous permet de rire ou de sourire de ce qui devrait nous émouvoir ou nous bouleverser, et il contribue du même coup à distancier notre esprit et à lui permettre d'exercice sa liberté de jugement. Pierre MICHELPréfaceUne édition critique de La Maréchale été réalisée par Pierre Michel, et figure en annexe du tome I de luvre romanesque de Mirbeau, Buchet/Chastel / Société Octave Mirbeau, 2001. Le texte du roman est téléchargeable sur le site Internet des éditions
du Boucher, avec une préface de Pierre Michel. |
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Romans |
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L'Ecuyère, La Belle Madame le Vassart, Dans la vieille rue, La Duchesse Ghislaine, Le Calvaire, L'Abbé Jules, Sébastien Roch, Dans le Ciel, Le Jardin des supplices, Le Journal d'une femme de chambre, Les 21 jours d'un neurasthénique, La 628-E8, Dingo, Un Gentilhomme. |
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