Le Jardin des Supplices (1899) |
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Illustration de Cécile OberlinLe roman commence par un "Frontispice". Lors d'une réunion d'intellectuels, la discussion s'engage sur le meurtre. Tous, médecin, moraliste, poète, philosophe, s'accordent à penser que le meurtre est, chez l'homme comme dans la nature, un instinct vital au même titre que l'instinct génésique. L'un des convives, politicien raté, qui porte sur sa physionomie tous les stigmates d'une incommensurable souffrance, sort de sa poche le manuscrit du Jardin des supplices. Dans une première partie, En mission, son récit retrace caricaturalement son minable itinéraire descroc de la politique, son départ pour Ceylan comme pseudo-"embryologiste", et ses rencontres avec quelques spécimens gratinés d'humanité, parmi lesquels, Clara, femme fatale aux cheveux roux et aux yeux verts, "pailletés d'or, comme ceux des fauves" : l'homme succombe à sa sensualité et commence son ascension au calvaire. Clara par LeroyLa deuxième partie du récit, Le Jardin des supplices stricto sensu, se situe deux ans plus tard. À Canton, où lanonyme narrateur a suivi la sadique et séduisante Anglaise, elle lui fait visiter le bagne et assister au spectacle des supplices les plus épouvantables et pour elle les plus jouissifs , dans un cadre édénique, où des fleurs, somptueuses et inquiétantes, s'engraissent du sang et de la chair des suppliciés. Le Jardin des Supplices, couverture édition russeLe Jardin des supplices résulte d'un bricolage de textes disparates conçus séparément et mis bout à bout sans le moindre souci dharmonisation du style, de vraisemblance ou de crédibilité romanesque. Cest à la fois un roman initiatique (la descente aux enfers des mystères de linconscient), une métaphore de l'épouvantable condition humaine soumise à la loi du meurtre, une condamnation sans appel des sociétés qui reposent tout entières sur le meurtre ritualisé, une dénonciation au vitriol du colonialisme occidental, qui transforme des continents entiers en de véritables jardins des supplices, et un exercice fascinant d'humour noir, notamment dans le long dialogue avec le jovial bourreau " patapouf ". Mirbeau y mêle tous les tons et tous les styles, la caricature et la parodie y côtoient le grand guignol, lesthétique de lhorreur annonciatrice de Bataille voisine avec le discours militant, lindignation nexclut pas la fascination. Plus que d'une monstruosité morale, il s'agit d'une monstruosité littéraire, échappant à toute classification et de nature à déconcerter le lecteur, dont il brouille et met à mal les repères éthiques et esthétiques et qui ne sait comment aborder cet objet littéraire non identifier. Pierre MICHELPréface de Pierre MichelLe texte du
roman est accessible gratuitement sur le site des éditions
du Boucher. On peut également le télécharger, en version numérisée
et dépourvue de préface, sur le site Gallica
de la B.N.F. Illustrations de Gio Colucci |
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Editions étrangères | ||||
wikipedia |
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Romans |
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L'Ecuyère, La
Maréchale, La Belle Madame le Vassart,
Dans la vieille rue,
La Duchesse Ghislaine,
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